L’europe du temps de Colomban

Pour comprendre la vie de Colomban, son message, et son influence aux temps anciens et pour l’intégrer dans le monde d’aujourd’hui, il est bon de prendre connaissance de la situation de l’Europe à cette époque, de la situation particulière de l’Irlande celtique face au continent qui sort de la grande paix romaine.

L’Irlande celtique

La lecture de la série « Soeur Fidelma » de Peter Tremayne est une façon ludique et instructive de découvrir l’Irlande de l’époque de Colomban.

Cinq royaumes associés

L’Irlande du VIe-VIIe siècle est constituée d’une constellation de petits royaumes réunis en cinq provinces. Chacune est dominée par un roi mais quatre d’entre eux prêtent allégeance au haut roi de la province du milieu ou de Tara.

À tous les niveaux, les titres s’obtenaient par le mérite, confirmés par une élection d’un conseil de famille. Les lois du pays étaient révisées tous les trois ans par des juristes et administrateurs au vu des changements survenus dans la société. Élaborées plusieurs siècles av. J.-C., elles furent mises par écrit en caractères latins au milieu du Ve siècle par un conseil intégrant notamment saint Patrick. Ces lois garantissaient aux femmes des droits et protections très modernes qui les mettaient à égalité avec les hommes. Elles pouvaient accéder à toutes les fonctions militaires, administratives ou libérales.

Une vie religieuse éclairée

Alors que le Haut Moyen Âge est considéré comme une période sombre sur le continent, c’est au contraire un « âge d’or » pour l’Irlande. La qualité de ses universités ecclésiastiques attirent de nombreux jeunes européens. Dans le sens inverse, de nombreux moines et nones d’âges mûrs, dont Colomban de Luxeuil, partent en missionnaires sur les route d’Europe pour évangéliser et fonder des monastères et des églises. Ces pèlerins eurent souvent des conflits avec Rome car leur église celtique avait des divergences liturgiques notamment sur la date de Pâques, sur le célibat des religieux même si le dogme n’est pas encore acquis pour ces deux Églises. En Irlande, il y a avait des monastères mixtes où les religieux pouvaient vivre en famille.

La Gaule mérovingienne

Après l’éclatement de l’Empire romain au Ve siècle, la Gaule est envahie par les Germains venus de l’est. Les Francs sont au Nord, les Wisigoths au Sud- Ouest et les Burgondes au Sud-Est. Clovis Ier étend le royaume franc à toute la Gaule. En se faisant baptiser, vers 498, Clovis devient le premier roi barbare à se convertir à la religion catholique. Mais, au début du VIe siècle, sa succession divise à nouveau le pays. Au Nord-Ouest, la Neustrie est gouvernée par Clotaire II qui deviendra un ami de Colomban. À l’Est se trouve l’Austrasie régit successivement par Childebert II puis son fils Thierry II. Ce dernier subira l’influence de sa grand-mère Brunehaut. Au Sud-Est, la Burgondie, d’abord gouvernée par le roi Gontran, donateur des terres de Annegray, est ensuite conquise par Childebert II.

Europe de l’ouest du temps de Colomban

L’Armorique, dans l’Ouest, reste un monde à part.

Un monachisme en expansion

Sur ces territoires qui deviendront la France, la vie ecclésiale se base sur un clergé séculier centré sur la cité ou diocèse. L’évêque réside dans le chef-lieu et s’occupe de la cathédrale. La qualité du clergé est parfois contestable, surtout dans les paroisses rurales. Les populations ont mêlé le paganisme à leurs pratiques chrétiennes.

Colomban fonda lui-même quatre monastères : trois à Annegray, Luxeuil et Fontaine puis celui de Bobbio. Ses successeurs en construisirent plus d’une cinquantaine, notamment dans la Brie, qui souhaite d’ailleurs se rattacher comme la Bretagne au Chemin européen de Colomban.

Ces établissements répondaient sans doute à un besoin de l’époque en proposant des règles de vie plus conforme aux aspirations de certains. Colomban imposera les règles du monachisme irlandais qui met l’accent sur l’ascèse, le jeûne et autres mortifications. Assez dure, elle sera peu à peu remplacer par la règle de Benoit de Nursie plus équilibrée et largement diffusée par le pape Grégoire le Grand à la fin du VIe siècle.


Les peuples du Rhin

L’Italie Lombarde

Compléments

la BD de luxeuil, le projet Erasmus
Les contours de l’Europe du VIè siècle